NOTIONS ELEMENTAIRES DE LA THEORIE DES ENSEMBLES ET DE TOPOLOGIE

 

3ème partie

 


 

 

1-Relation d’équivalence sur un ensemble

 

 

On donne un ensemble E non vide quelconque. Soit Ω une relation dans E.

 

 

Exemple :

 

L’égalité, notée =, dans N est réflexive car tout entier n est égal à lui-même.

 

On écrit n = n.

 

 

 

Exemple :

 

L’égalité dans N est symétrique puisque pour tous entiers p et n, on a :

 

 

 

 

Exemples :

 

Il est évident que l’égalité dans N est antisymétrique.

 

Soit maintenant la relation « … divise… » définie dans N*.

 

On notera «» cette relation.

 

Ainsi « 2 divise 4 » sera noté : 2 | 4.

 

Montrons que cette relation est antisymétrique.

 

Soient deux entiers non nuls quelconques a, b.

 

Si a | b alors il existe un entier q non nul tel que b = aq.

 

Si b | a alors il existe un entier q’ non nul tel que a = bq’.

 

Donc b = aq = (bq’)q = b(qq’) et ceci implique que 1 = qq’ puisqu’on peut simplifier par b non nul.

 

Dans N* ,  l’équation qq’ = 1 n’est vraie que pour q = q’ = 1 et ainsi a = b.

 

Conclusion :

 

a | b et b | a implique a = b ; donc la relation | définie dans N* est antisymétrique.

 

 

 

Exemple

 

L’égalité dans N est transitive.

 

Exercice

 

Montre que la relation de divisibilité dans N* , notée « | », est transitive.

 

 

On dit que Ω est une relation d’équivalence sur un ensemble E si et seulement si elle est simultanément
réflexive
, symétrique, transitive.

 

Exemple

 

L’égalité dans N est à la fois réflexive, symétrique, transitive.

Donc elle est, dans N, une relation d’équivalence.

 

Exercice

 

La relation de divisibilité dans N* , notée « | », est-elle une relation d’équivalence ?

 

 

 

Soit Ω une relation d’équivalence sur un ensemble E.

 

Pour tout élément a de E, on appelle classe d’équivalence de a la partie de E :

 

 

On peut facilement montrer l’équivalence logique suivante :

 

 

 

 

 

Exercice

 

Montre que la réciproque est vraie, c’est-à-dire :

 

 

 

 

L’ensemble des classes d’équivalence est appelé ensemble quotient de E par Ω.

 

Cet ensemble sera noté : E / Ω

 

Exercice

 

On donne un ensemble E = {a, b, c}. f est une relation sur E définie par son graphe :

 

Gf  = {(a,a) ; (b,b) ; (c, c) ; (a,b) ; (b,a) ; (a,c) ; (c,a) ; (b,c) ; (c,b)}

 

Dessine le schéma cartésien de f.

 

La diagonale principale de ce schéma est-elle entièrement remplie ? Que peut-on en déduire ?

 

Comment les points (x,f(x)) se positionnent-ils par rapport à cette diagonale ? Que peut-on en déduire ?

 

Montre que f est transitive et déduis que f est une relation d’équivalence sur E.

Définis par extension E / f.

 

 

2-Relation d’ordre sur un ensemble

 

On appelle relation d’ordre sur un ensemble E une relation dans E qui est simultanément
réflexive, antisymétrique, transitive
.


On dira que E est ordonné par cette relation.

 

 

Exemples

 

L’égalité sur un ensemble quelconque non vide est une relation d’ordre appelée ordre trivial.

 

E étant un ensemble quelconque non vide. L’inclusion dans P(E) est une relation d’ordre sur P(E).

 

Soit un ensemble E ordonné par la relation d’ordre R.

Deux éléments a, b de E tels que aRb ou bRa sont dits comparables.

 

Exemple et contre-exemples

 

N est ordonné par la relation d’inégalité ≤.

 

De plus, on a la tautologie :

 

 

On dira donc que deux éléments quelconques de N sont comparables.

 

P(E) est ordonné par l’inclusion. Cependant, il existe au moins deux éléments A, B tels que :

 

 

Il suffit par exemple de prendre deux sous ensembles de E dont l’intersection est vide.

 

Dans ce cas, on dira que A, B ne sont pas comparables.

 

N est ordonné par la relation « … divise … », notée  « | ».

Cependant il existe au moins deux entiers naturels a et b tels que ni a | b, ni b | a.

On dira que a, b ne sont pas comparables.


Il suffit de prendre a = 2 et b = 3.

 

Une relation d’ordre R dans un ensemble E est dite d’ordre total si deux éléments quelconques
de E sont comparables.

 

Dans le cas contraire, c’est-à-dire s’il existe au moins deux éléments de E non comparables
on dira que l’ordre est partiel.

 

 

3-Relation d’ordre strict sur un ensemble

 

Soit E un ensemble quelconque non vide. Un relation R dans E est dite relation d’ordre strict
si et seulement si
 :

 

 

On dit que E est strictement ordonné par R.

 

Exercice

 

Montre que l’inégalité stricte < dans N est une relation d’ordre strict total.

 

On donne un ensemble E non vide quelconque.

 

Montre que l’inclusion stricte R définie dans P(E) par :

 

 

est une relation d’ordre strict partiel.

 

 

 

Exercices de récapitulation

 

1)

 

Montre que si R est une relation d’ordre strict sur un ensemble E, alors xRy et yRx ne sont
jamais simultanément vraies.

 

 

2)

 

a-

 

On donne A un ensemble non trivialement ordonné par une relation, notée ≤.

Montre que la relation R sur A définie par :

 

 

est un ordre strict sur A.

 

b-

 

La somme suivante :

 

 

est-elle égale à :

 

 

(Raisonne par récurrence sur n)

 

 

3)

 

a-

 

Soit B un ensemble strictement ordonné par une relation, notée <.

Montre que la relation S sur B définie par :

 

 

est une relation d’ordre sur B.

 

b-

 

Montre par récurrence sur n (n entier naturel) que :

 

 

Solution
 

 

La propriété est vérifiée pour n = 3.

 

On a :



 

 

 

On a :

 

 

4)

 

Soit N l’ensemble des entiers naturels.

 

Soit n un élément quelconque de N, différent de 0.

 

Deux entiers naturels quelconques a, b sont dits congrus modulo n, et on écrit :

 

 

si et seulement si la division de a, b par n donne le même reste.

 

Supposons a > b.

 

La division de a et b par n donne le même reste r est logiquement équivalent à dire qu’il existe k1 et k2
deux entiers naturels tels que :

 

a = k1 n + r et b = k2 n + r  ou  a – b = (k1 –  k2 )n

 

Posons k1 –  k2 = k. Puisque a > b, k1 –  k2 = k > 0.

 

On obtient ainsi l’équivalence logique :

 

 

Exemples

 

La division de 17 et de 29 par 3 donne 2 pour reste ; alors on a :

 

 

16 et 5 ne sont pas congrus modulo 2 ; en effet, la division de 16 par 2 donne pour reste 0 et
la division de 5 par 2 donne pour reste 1.

 

 

Revenons au cas général :

 

 

Cette relation dans N est dite congruence. Notons la R.

 

Montre que R est une relation d’équivalence sur N.

 

On donne le cas particulier n = 3.

 

a étant un entier naturel quelconque, la classe d’équivalence C(a) est définie par :

 

{x, x entier naturel tel que x congru à a (modulo 3)} est notée :

 

 

Trouve toutes les classes d’équivalence. L’ensemble de toutes ces classes est notée N / 3.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résous dans N / 5, les équations suivantes :

 

 

Solution

 

 

 

 

Donc, on a :

 

 

 

Dans N / 4 on pose :

 

 

 

Solution

 

 

 

On a :

 

 

Résous dans N / 5 les équations suivantes :

 

 

Solution

 

 

 

On a :

 

 

L’équation peut donc s’écrire :

 

 

Pour simplifier le tableau, on a indiqué les classes d'équivalence par des chiffres en caractères gras.

 

Ä 0 1 2 3 4
0 0 0 0 0 0
1 0 1 2 3 4
2 0 2 4 1 3
3 0 3 1 4 2
4 0 4 3 2 1

 

 

 

Donc, on peut écrire :

 

 

 

Remarque importante :

Dans plusieurs ouvrages de mathématiques et même dans des épreuves de baccalauréat,
par abus d’écriture, on remplace les signes :

 

 

respectivement par + et × (ou .).

 

Il faut donc garder à l’esprit que dans ce cas les opérations + et . définies dans N / n
sont différentes
des additions et multiplication naturelles définies dans N.

 

 

5)

 

Généralisation

 

Dans tout ce qui précède, on a défini la congruence dans N.

 

Cette définition s’applique également à l’ensemble Z des entiers relatifs.

 

Ainsi on a :

 

 

Les classes d’équivalence sont :

 

 

L'ensemble des classes d'équivalence sera défini comme suit :

 

 

On peut également définir les mêmes lois de composition interne que ci-dessus.

Ces lois auront les mêmes propriétés dans Z / nZ : commutativité, associativité,
existences d’éléments neutres pour chacune des lois, symétrisation des éléments de Z / nZ
.

 

De la définition de la congruence et des propriétés qui en découlent, montre les théorèmes suivants :

 

 

 

 

 

Solution

 

Les addition et multiplication sont définies dans l'ensemble des classes d'équivalence.


 

 

Or, on a :

 

 

Donc,

 

 


 

 

 

 

 

 

 

Solution

 

En additionnant membre à membre, on obtient :

 



En remplaçant, dans la première équation, y par sa valeur trouvée, on obtient :

 

 

 

 

 

 

Solution

 

 

 

Or,

 

 

Donc,

 

 

 

 

Donc, on peut écrire :

 

 


 

Solution

 

On a :

 

7077 = 11 ´ 643 + 4

 

Donc,

 

 

A partir de ce moment, les restes des divisions par 11 des puissances successives de 7077,
se reproduisent périodiquement et l’on a, relativement au module 11 :

 

 

On a, 377 = 5 ´ 75 + 2.

 

Donc,

 

 

Par conséquent, on obtient :

 

 

 

 

 

 

Solution

 

Relativement au module 13, on a :

 

 

 

 

Donc, on a :

 

 

 

 

Solution

 

 

Ainsi, on a :

 

 

 

 

 

fin de la troisième partie

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