m étant un réel fini ou infini, comment démontrer qu'une fonction numérique admet m comme limite, lorsque x tend vers a (a réel fini ou infini) ?


 

Dans tout ce qui suit, on supposera E = F = R et R muni de la distance d définie par :

L’ensemble des intervalles ouverts de R qui découle de ces hypothèses est une topologie
de R associée à d.

Dans ces conditions, f est dite fonction numérique ou fonction réelle d’une variable réelle.

 

1- Rappel

Soient I un intervalle de R et f une fonction numérique de I dans R.

Soit a un élément réel fini tel que :

Soit A la partie de R définie comme suit :

Tout voisinage Va de a rencontre A ; donc a est adhérent à A et on a :



 

On dira que f(x) a une limite k quand x appartenant à A tend vers a si, pour tout voisinage
Vk  de k dans R, il existe au moins un voisinage Va  de a dans R tel que :

On note donc :

Cette écriture est logiquement équivalente à la suivante :

C’est cette écriture qu’il faudra utiliser pour démontrer qu’une fonction numérique
tend vers une limite k, réel fini donné, lorsque x tend vers a.

 

 

2- Extension de la notion de limite

Soit A un réel strictement positif quelconque.

 



 

 

Cette définition est logiquement équivalente à la suivante :

 

Cette définition est logiquement équivalente à la suivante :

 

Cette définition est logiquement équivalente à la suivante :

ou

 

On pourra définir de la même manière l’expression suivante :

en prêtant attention aux différents signes que peut prendre l’infini.

 


 

f étant une fonction numérique, on dira qu’elle est définie à droite de a (a réel fini), s’il existe
au moins un réel h strictement positif tel que f soit définie dans l’intervalle ]a , a + h[
.

On dira qu’elle est définie à gauche de a (a réel fini), s’il existe au moins un réel k
strictement positif tel que f soit définie dans l’intervalle ]a – k , a[
.

 


Soit f une fonction numérique définie à droite de a (a réel fini).

On dit que f(x) tend vers l (l réel fini) lorsque x tend vers a à droite, si et seulement si, quel
que soit l’intervalle J de centre l, il existe au moins un intervalle I, de la forme ]a , a + h[
(h réel fini strictement positif), et tel que f(I) est inclus dans J
.

Dans ce cas on écrira :

Souvent l’expression : « x tend vers a à droite » est équivalente à l’expression : 
« x tend vers a positivement ou par valeurs supérieures ».

Avec les quantificateurs, la définition de la limite de f à droite au point a s’écrit :

ou

 


 

Soit f une fonction numérique définie à gauche de a (a réel fini).

On dit que f(x) tend vers m (m réel fini) lorsque x tend vers a à gauche, si et seulement si,
quel que soit l’intervalle K de centre m, il existe au moins un intervalle L, de la forme
]a – h  , a[ (h réel fini strictement positif), et tel que f(L) est inclus dans K
.

Dans ce cas on écrira :

Souvent l’expression : « x tend vers a à gauche » est équivalente à l’expression : 
« x tend vers a négativement ou par valeurs inférieures ».

Avec les quantificateurs, la définition de la limite de f à gauche au point a s’écrit :

ou

 

Remarques

A -

On démontre facilement que si les limites, à droite et à gauche, existent, alors elles sont uniques.

 

B -

Pour qu’une fonction numérique admette une limite en un point il faut et il suffit que ses
limites à droite et à gauche en ce point soient égales.

 

C -

Dans des ouvrages, la limite de f à droite au point a, si elle existe, est souvent notée :

La limite de f à gauche au point a, si elle existe, est souvent notée :

Ainsi, on a :


Il ne faut pas confondre les notations :

qui peuvent avoir des valeurs différentes.


 

On a donc l’équivalence logique suivante :

 

 

3- Limite et continuité d’une fonction numérique en un point

On a l’équivalence logique suivante :

 

 

4- Applications


 

Application 1

Soit la fonction numérique f définie comme suit :

On rappelle que f est la fonction partie entière.

Soit n un entier relatif quelconque.

f admet-elle une limite à droite ? une limite à gauche ?

f admet-elle une limite au point n ?


 

Solution

On note d’abord que :

Par conséquent,

f admet donc une limite à droite au point n et on a :

Par ailleurs,

Par conséquent,

f admet donc une limite à gauche au point n et on a :


Conclusion :

De plus, f n’est pas continue au point n, malgré sa continuité à droite en ce point.

 

 

Application 2

Soit la fonction numérique f définie comme suit :

Démontre que l’on a :

 

Solution

D’abord on a :

Or, x étant différent de 0, on obtient en simplifiant par x :

 

On démontre que l’on a :

On cherche donc à avoir :

Comme x est strictement positif, on a :

On obtient ainsi :

Par conséquent, on a :



On démontre que l’on a :

On cherche donc à avoir :

Comme x est strictement négatif, on a :

On obtient ainsi :

Par conséquent, on a :

 

Remarque

De plus, f est discontinue en ce point.

 

 


Application 3

Soit la fonction numérique g définie comme suit :

Démontre que l’on a :

 

Solution

On démontre que :

On cherche donc à avoir :

Comme x tend vers 0 positivement, x est strictement positif et l’on a :

On obtient ainsi :

Par conséquent, on a :


A titre d’exercice, je te laisse démontrer que l’on a :

 

 

Application 4

Soit la fonction numérique h définie comme suit :

Démontre que l’on a :


Solution

On démontre que :

On cherche donc à avoir :

La division de (x – 2) par (x – 1) donne :

Ainsi,

Ainsi, on a :

Ainsi, on a :

Par conséquent, on a :


A titre d’exercice je te laisse démontrer que l’on a :

 

 

Application 5

Soit la fonction numérique i définie comme suit :

Démontre que l’on a :

 

Solution

On démontre que :

On cherche donc à avoir :

On a :

On obtient ainsi :

Cette écriture est logiquement équivalente à :

Par conséquent, on a :


A titre d’exercice je te laisse démontrer que l’on a :

 

 


5- Conclusion

Pour démontrer qu’une fonction numérique admet une limite l donnée lorsque x tend
vers a (a réel fini ou infini), on utilise la définition de la limite d’une fonction numérique.

Il ne faut pas confondre cette question avec celle qui consiste à trouver la
limite
de la fonction numérique.

Dans le premier cas, la limite est une donnée du problème ; il s’agit de
démontrer que l’on a :

Dans le second cas, la limite est inconnue et il s’agit de la trouver en
utilisant les propriétés des opérations sur les limites
.

 

 

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