Théorie des Ensembles et Topologie - Neuvième partie
12. Des ensembles particuliers
On a vu que l’ensemble des nombres entiers naturels est noté N.
N privé de son élément 0 est noté :
N*
Ainsi on a :
N* = N – {0}
L’ensemble des nombres entiers relatifs, tels que
– 4, –13, +12, est noté :
Z
Z privé de son élément 0 est noté :
Z*
Ainsi on a :
Z* = Z – {0}
L’ensemble des nombres entiers relatifs largement positifs (resp. strictement positifs) est noté :
Z+ (resp. Z* + )
L’ensemble des nombres entiers relatifs largement négatifs (resp. strictement négatifs) est noté :
Z– (resp. Z* – )
Un nombre a est dit rationnel si et seulement s’il existe deux entiers relatifs p et q, avec q non nul, tels que :
Sinon, il sera appelé nombre irrationnel.
Exemples
L’ensemble des nombres rationnels est noté Q.
Exercice
Explicite les ensembles suivants :
Q* ; Q+ ; Q– ; Q* + ; Q* –
Je te laisse le soin de le résoudre.
La réunion de Q et de l’ensemble des nombres irrationnels est appelé ensemble des nombres réels.
Il est noté R.
Exercice
Explicite les ensembles suivants :
R* ; R+ ; R– ; R* + ; R* –
Je te laisse le soin de le résoudre.
Un nombre a est dit nombre complexe ou imaginaire lorsqu’il peut se mettre sous la forme :
a + bi, avec a Î R, b Î R, i tel que i2 = – 1
Exemples :
L’ensemble des nombres complexes est noté C.
Exercice
Explicite l’ensemble C*.
Je te laisse le soin de le résoudre.
Propriété
N Ì Z Ì Q Ì R Ì C
Théorie des Ensembles et Topologie - Douzième partie
A titre d’exercice, établis les schémas sagittaux et cartésiens des correspondances h et i données aux exemples 2 et 3 ci-dessus.
3. Relations ou
correspondances égaux
Soient deux relations f et g définies par leurs données :
(E, F, f) et (E’, F’, g).
On dira que f et g coïncident ou sont égales si et seulement si :
E = E’
F = F’
Gf = Gg
4. Relation réciproque
On donne la donnée d’une relation f :
(E, F, f)
On appelle relation réciproque de f la relation notée :
f–1
ayant pour source F et pour but E.
Sa donnée est donc (F , E , f–1).
Son graphe est tel que :
Gf– 1 Ì F ´ E Ù Gf– 1 = {(x,y) ; (x,y) Î F ´ E Ù [y = f–1 (x)]}
Exemple
Soit de nouveau les données de l’exemple 3 ci-dessus.
E = {2,5,4,10,3} et g la relation binaire sur E définie par :
x divise y
Avec cette donnée, on peut définir la relation binaire g–1 réciproque de g par :
x est multiple de y
Son graphe Gg– 1 sera :
Gg– 1 = {(2,2) ; (4,2) ; (10,2) ; (4,4) ; (5,5) ; (10,5) ; (10,10) ; (3,3)}
Dans E on a considéré la deuxième correspondance i définie par :
(x ï y) Ù (x < y)
Avec cette donnée, on peut définir la relation binaire i–1 réciproque de i par :
x est multiple de y et x est strictement supérieur à y
Son graphe Gi– 1 sera :
Gi– 1 = {(4,2) ; (10,2) ; (10,5)}
Exercice
Dans les exemples 1et2 donnés ci-dessus, explicite les relations réciproques de f et de h. Tu expliciteras les source et but de chacune d’elles et tu définiras par extension leurs graphes respectifs.
Je te laisse le soin de résoudre cet exercice.
5. Applications – Fonctions
Soit la donnée d’une relation f notée (E , F, f).
E est la source de f, F est son but.
On dira que f est une application de E dans F si et seulement si tout élément de la source E possède par f une image et une seule dans le but F.
Ainsi, s’il existe au moins un élément de la source E n’ayant pas d’image par f, alors f n’et pas une application.
De même, s’il existe au moins un élément de la source E ayant deux images ou plus dans le but F, alors f n’est pas une application.
L’image y de x par l’application f est notée f(x) qui se lit « image de x par f ».
L’ensemble image Im(f) de l’application f est noté :
f(E)
Remarque
Puisque tout élément x de E admet, par f, une image
f(x) dans F, Dom(f) = E.
Si E = F alors on dira que f est une application dans E ou dans F.
L’application f dans E qui à tout élément x de E applique f(x) = x est appelée application identique de E et est notée :
IdE
Ainsi on a :
"x , x Î E , IdE(x) = x
Le graphe de IdE n’est autre que l’ensemble des couples (x , y) de E × E = E2 tels que x = y. On l’appelle diagonale de E2 .
Exemples
Parmi les relations suivantes f, g, h, de E = {1,2,3} vers F = {a,b,c,d} et définies par leurs graphes respectifs:
Gf = {(1,a) ; (1,b) ; (2,c) ; (3,d)}
Gh = {(1,c) ; (2,b) ; (3,d)}
Gi = {(2,b) ; (3,a)}
f n’est pas une application car l’élément 1 de la source E possède deux images distinctes a et b dans le but F ; h est une application car tout élément de la source E possède une image et une seule dans le but F ; i n’est pas une application car l’élément 1 de la source ne possède aucune image dans le but F.
Remarque importante :
Peu importe que les éléments du but (ensemble d’arrivée) aient ou non, par la relation, des antécédents dans la source (ensemble de départ) ; pour que la relation soit une application, il faut et il suffit que tout élément de la source ait une image et une seule dans le but.
On appelle suite numérique toute application de N (ou N*) dans R.
Soit la donnée (N , R , f) d’une suite numérique.
Généralement, cette suite est notée :
(un)n Î N
On a donc :
n Î N , n ® f(n) = un Î R
Pour démontrer que tous les termes un de cette suite numérique vérifient une propriété P, on utilise ce qu’on appelle la démonstration par récurrence.
La méthode est la suivante :
D’abord on constate que la propriété P est vérifiée pour le premier terme, c’est-à-dire u0 vérifie P, et qu’elle est également vérifiée pour le second terme, c’est-à-dire u1 vérifie P.
Ensuite on suppose que P est vérifiée pour le nième terme, c’est-à-dire un-1 vérifie P et enfin on démontre qu’elle est vérifiée pour le (n+1)ième terme, c’est-à-dire un vérifie P.
Exercice
On donne la suite numérique (un) de N dans R, dont le premier terme est u0 = 0
et les termes un et un – 1 sont liés par la relation :
On demande de démontrer que pour tout nombre entier naturel n, un ≤ 2.
Solution
On a :
On suppose la relation vraie pour le nième terme un - 1 et on démontre qu’elle l’est également pour le
(n+1)ième terme un.
On a :
Théorie des Ensembles et Topologie - Treizième partie
Soit la donnée d’une relation g notée (A , B, g).
On dira que g est une fonction de A dans B si et seulement si tout élément de la source A possède par g au plus une image et une seule dans le but B.
Ainsi, contrairement à une application, il peut exister des éléments de la source A n’ayant aucune image par g dans le but B.
Par contre, si un élément de la source A possède par g une image dans le but B, cette image est alors unique.
Ainsi, s’il existe au moins un élément de la source A ayant deux images ou plus par g dans le but B, alors g n’est pas une fonction.
L’image y de x par la fonction g est notée g(x) qui se lit « image de x par g ».
L’ensemble image Im(g) de la fonction g est noté g(A).
Remarque
Puisque un élément x de A peut ne pas avoir par g une image dans B, Dom(g) est tout simplement inclus dans A.
Dom(g) Ì A
Si A = B, alors on dira que g est une fonction dans A ou dans B.
Si A = B = R, alors on dira que g est une fonction numérique.
Conclusion
Toute application est une fonction ; mais la réciproque est fausse.
Exemple
La relation f définie dans R comme suit :
est une fonction dans R ; cependant, elle n’est pas une application dans R puisque l’élément 0 de R n’a aucune image dans R.
Dom(f) = R*.
6. Injection, surjection et bijection
Soit f une application de E dans F.
On sait que :
y = f(x) Û y Î Im(f)
Il est évident que l’on ait l’inclusion suivante :
Im(f) Ì F
On dira que l’application f est une injection (ou une application injective) si et seulement si tout élément du but F possède par f et dans la source E au plus un antécédent.
On a ainsi la tautologie suivante :
f injection Û {"x , "x’ , x Î E , x’ Î E , x ≠ x’ Þ f(x) ≠ f(x’)}
Û
{"x , "x’ , x Î E , x’ Î E , f(x) = f(x’) Þ x = x’}
On a démontré en Logique Formelle l’équivalence logique suivante :
(p Þ q) Û [(Øp) Ú q]
Donc, les négations des deux membres de cette équivalence logique sont logiquement équivalentes et on peut écrire :
Ø(p Þ q) Û Ø[(Øp) Ú q]
En appliquant une des lois de Morgan à la dernière assertion, on obtient :
Ø(p Þ q) Û Ø[(Øp) Ú q] Û [Ø(Øp) Ù (Øq)] Û p Ù (Øq)
En posant :
p Û [f(x) = f(x’)]
q Û (x = x’)
la négation de l’assertion :
{"x , "x’ , x Î E , x’ Î E , f(x) = f(x’) Þ x = x’} sera
donc :
{$x , $x’ , x Î E , x’ Î E , [f(x) = f(x’)] Ù (x ≠ x’)}
Ainsi on a la tautologie suivante :
f n’est pas une injection Û {$x , $x’ , x Î E , x’ Î E , [f(x) = f(x’)] Ù (x ≠ x’)}
Pour montrer qu’une application f de E dans F n’est pas une injection, il suffit de montrer l’existence de deux éléments distincts x et x’ de E tels que f(x) soit égale à f(x’).
Théorie des Ensembles et Topologie - Quatorzième partie
Exercice
On donne la relation g dans R définie par :
Est-ce une application ? Pourquoi ?
On suppose maintenant que g est une relation de R* dans R.
Est-ce une application ? Pourquoi ?
Est-t-elle injective ? Pourquoi ?
Solution
g n’est pas une application dans R car l’élément 0 de R n’aucune image par g dans R.
Si g est une relation de R* dans R, alors elle est partout définie dans R*, c’est-à-dire tout élément de R* possède par g une image dans R.
De plus, on a :
Cette image est unique.
Donc g est une application de R* dans R.
g n’est pas injective.
Exemple d’une application injective :
Soi f l’application dans R définie par :
f : x ® f(x) = 2x – 1
On a, pour tout x et pour tout x’ éléments de R :
x ≠ x’ Þ 2x ≠ 2x’ Þ 2x – 1 ≠ 2x’ – 1 Û f(x) ≠ f(x’)
Donc, f est une injection.
On dira que l’application f est une surjection (ou une application surjective) si et seulement si tout élément du but F possède par f et dans la source E au moins un antécédent.
On a la tautologie suivante :
f surjection Û Im(f) = F
On sait que :
Im(f) Ì F
Donc, pour que f soit surjective il suffit de démontrer que :
F Ì Im(f)
Exercice
On donne f une relation dans R définie par :
f est-t-elle une application dans R ?
On suppose pour la suite que f est une relation dans R+.
f est-t-elle une application dans R+ ?
f est-t-elle injective ? surjective ?
Solution
Tout nombre réel strictement négatif n’a aucune image par f ; donc f n’est pas une application dans R.
On suppose pour la suite que f est une relation dans R+.
Dans ce cas, f est partout définie dans R+ : tout réel largement positif possède une image par f dans R+.
De plus, on a :
Cette image est unique.
Donc f est une application dans R+.
On a, pour tout x et pour tout x’ éléments de R+ :
Donc, f est une injection.
On sait que :
Im(f) Ì R+
On démontre que :
R+ Ì Im(f).
Pour tout réel y largement positif, il existe au moins un réel largement positif x tel que :
Ainsi, tout y de R+ possède au moins un antécédent y2 = x, par f, dans R+.
y appartient donc à Im(f).
["y , y Î R+ Þ y Î Im(f)] Û [R+ Ì Im(f)]
[Im(f) Ì R+ Ù R+ Ì Im(f)] Û Im(f) = R+
Conclusion : f est surjective.
On dira que l’application f est une bijection de E sur F (ou une application bijective) si et seulement si f est une application et tout élément du but F possède par f et dans la source E un antécédent et un seul.
Ainsi une application f est bijective si et seulement si elle est injective et surjective.
Exemple :
L’application f dans R+ définie par :
a été étudiée ci-dessus.
On a démontré qu’elle est à la fois injective et surjective.
Donc f est une bijection sur R+.
Si E = F on dira que f est une bijection sur E ou sur F. On dira également que f est une permutation de E ou de F.
Théorie des Ensembles et Topologie - 15ème partie
Exercices
1-
Parmi les applications suivantes lesquelles sont bijectives ?
f : R* ® R
g : R ® R
h : E ® R
(Ici, E est l’ensemble des réels largement supérieurs à 1)
2-
On donne une application i de E dans F définie par :
3-
Soient E, F deux ensembles quelconques.
On donne une application injective f de E dans F.
On pose Im(f), l’ensemble des éléments de F possédant, par f, des antécédents dans E.
Montre que f est une bijection de E sur Im(f).
Solution
1-
f : R* ® R
Par ailleurs, on a :
"x , "x’ , x Î R* , x’ Î R*,
Donc, l’image, par f, de tout élément x de R* est unique.
Conclusion : f est une application de R* dans R.
On a ainsi :
0 Ï Im(f) Þ R ¹ Im(f) Þ f n’est pas surjective
f étant injective et n’étant pas surjective, n’est pas une bijection de R* sur R.
Théorie des Ensembles et Topologie - 16ème partie
g : R ® R
g est partout définie dans R; donc, tout élément x de R possède par g une image dans R.
Par ailleurs, on a :
"x , "x’ , x Î R , x’ Î R , x = x’ Þ x2 = x’2
Donc, l’image, par g, de tout élément x de R est unique.
Conclusion : g est une application dans R.
Tout élément y, strictement négatif, de R n’a aucun antécédent, par g, dans R, car il n’existe aucun réel x tel que x2 est égal à y, avec y strictement négatif.
Par conséquent, R– n’est pas inclus dans Im(g), et ainsi, Im(g) est différent de R.
R ¹ Im(g) Þ g n’est pas surjective
–1 et +1 ont pour image g(–1) = g(+1) = 1.
Donc, on a :
(–1 ≠ +1) et [g(–1) = g(+1)]
g n’est pas injective.
g n’étant pas injective et n’étant pas surjective, n’est pas une bijection dans R .
h : E ® R
(Ici, E est l’ensemble des réels largement supérieurs à 1)
h est partout définie dans E; donc, tout élément x de E possède par h une image dans R.
Par ailleurs, on a :
"x , "x’ , x Î E , x’ Î E , x = x’ Þ x – 1 = x’ – 1 Þ
Donc, l’image, par h, de tout élément x de E est unique.
Conclusion : h est une application de E dans R.
Soit y un élément quelconque de R.
On a :
Or, la quantité (1 + y2) est définie pour tout élément y de R et est largement supérieure à 1, donc appartient à E.
Conclusion :
Pour tout y élément de R, il existe au moins x appartenant à E tel que h(x) = y.
R est donc une partie de Im(h).
Par ailleurs, on sait que Im(h) est une partie du but R.
[Im(h) Ì R et R Ì Im(h)] Û Im(h) = R
Im(h) étant égal à R, h est surjective.
h étant simultanément injective et surjective, est une bijection de E sur R.
2-
On donne une application i de E dans F définie par :
x ® i(x) = x2 – 1
Les parties non vides de R auxquelles E et F peuvent respectivement s’identifier pour que i soit une bijection sont :
E = R– et F = [ –1, + ¥[
ou
E = R+ et F = [ –1, + ¥[
Théorie des Ensembles et Topologie - 17ème partie
3-
Soient E, F deux ensembles quelconques.
On donne une application injective f de E dans F.
Soit Im(f) l’ensemble des éléments de F possédant des antécédents, par f, dans E.
f étant une application de E dans F, tout élément x de E possède une image et une seule dans F et cette image appartient à Im(f).
f étant une injection, tout élément de Im(f) possède au plus un antécédent dans E.
Conclusion : tout x de E possède, par f, une image et une seule dans Im(f) et tout y de Im(f) possède, par f, un antécédent et un seul dans E. Donc f est une bijection de E sur Im(f).
Remarque :
Cette propriété est très importante ; souvent on l’utilise dans les problèmes pour démontrer qu’une application ou une fonction est bijective.
Propriétés
Si f est une bijection de E sur F, alors sa réciproque f -1 de F vers E est une bijection de F sur E.
f étant une permutation de E, si de plus f = f -1 alors on dira que f est une involution de E.
Exemple :
L’application (Q* , Q* , f) définie par :
est une involution car f = f–1.
Démonstration
Il est facile de démontrer que f est bijective.
Je te laisse le soin de le démontrer.
On démontre ensuite qu’elle est une involution.
En effet, on a :
Or, x et y appartenant à Q*, sont différents de 0 et on peut écrire :
f et f–1 ont leurs sources et leurs buts égaux à Q*.
De plus, elles ont la même relation qui les définit :
Par conséquent, f = f–1.
7. Composée de deux applications
On donne deux applications f et g définies respectivement par leurs données :
(E, F, Gf ) et (F, G, Gg )
On a donc f une application de E dans F et g une application de F dans G.
On remarque bien que le but de f est la source de g.
De plus, on a :
Dom(g) = F
En effet, si on suppose que Dom(g) est différent de F, alors il existerait un élément de F qui, n’appartenant pas à Dom(g), n’aurait aucune image, par g, dans G ; donc g ne serait pas une application de F dans G.
Ce qui est contraire à l’hypothèse.
A tout élément x de E correspond une seule image
y = f(x) dans F.
A cet élément y de F correspond une seule image
z = g(y) dans G.
Par suite, à tout x de E correspond une unique image z dans G qu’on note :
g[f(x)]
On définit ainsi une application de E dans G appelée composée de f et g et notée :
g o f
qui se lit « g rond f » ou encore « f suivie de g ».
On a donc :
(g o f)(x) = g[f(x)]
Son graphe, noté Gg o f , est l’ensemble des couples (x, z) tels que :
(g o f)(x) = z
Exemples :
1-
Soient E = {0, 5, 2} ; F = {a, c, d} et G = {α, γ, ε}.
Soient f une application de E dans F définie par son graphe :
Gf = {(0,a) ; (5,c) ; (2,d)}
et g une application de F dans G définie par son graphe :
Gg = {(a, γ) ; (d, ε) ; (c, α)}.
On a :
f(0) = a et g(a) = γ
f(5) = c et g(c) = α
f(2) = d et g(d) = ε
L’application de E dans G définie par son graphe :
{(0, γ) ; (2, ε) ; (5, α)}
est l’application composée (g o f) dont la source est E et le but est G.
On remarque que :
Dom(g) = F
2-
f étant une bijection de E sur F, sa réciproque f -1 de F vers E est une bijection de F sur E ; de plus, on a :
f -1 o f = IdE et f o f -1 = IdF
Propriétés
Il est évident que la composition des applications n’est pas commutative :
g o f ≠ f o g
La composée de deux injections (resp. surjections) est une injection (resp. surjection).
Démonstration
Si (E,F,f) et (F,G,g) sont surjectives, alors Im(E) =
f(E) = F et Im(F) = g(F) = G ; ce qui entraîne évidemment Im(g o f) = (g o f)(E) = g[f(E)] =
g(F) = G
Si (E,F,f) et (F,G,g) sont injectives, alors :
(g o f)(x) = (g o f)(x’) Û g[f(x)] = g[f(x’)] Þ f(x) = f(x’) Þ x = x’
La composée de deux bijections est une bijection.
Soient trois applications quelconques f, g, h définies par leurs données :
(E, F, f) ; (F, G, g) ; (G, H, h)
On peut facilement démontrer que :
h o (g o f) = (h o g) o f
On dira que la composition des applications est associative.
A titre d'exercice, je te laisse démontrer cette propriété.
Théorie des Ensembles et Topologie - 19ème partie
Exemples
1-
On donne deux fonctions f et g définies comme suit :
On a :
Dom(f) = N* et Dom(g) = R+
Im(f) est donc égal à Q* +.
Par conséquent, on a :
Im(f) Ç Dom(g) = Q* + Ç R+ = Q* +
Cette intersection est différente de l'ensemble vide.
(g o f) est définie par les données suivantes :
Sa source est N
Son but est R
Son domaine de définition est défini comme suit :
{x ; [x Î N*] et [f(x) Î Q* +]}
Le domaine de définition de (g o f) se réduit à N*.
2-
On donne deux fonctions h et i définies comme suit :
On a :
Dom(h) = Z et Dom(i) = R*
Par ailleurs, x étant un entier relatif quelconque, x2 est un entier relatif positif ; donc x2 est un élément de Z+.
Im(h) est donc égal à Z+.
Par conséquent, on a :
Im(h) Ç Dom(i) = Z+ Ç R* = Z+ *
Cette intersection est différente de l'ensemble vide.
(i o h) est définie par les données suivantes :
Sa source est Z
Son but est R
Son domaine de définition est défini comme suit :
{x ; [x Î Z] Ù [h(x) Î Z* +]}
3-
On donne deux fonctions numériques f et g définies comme suit :
On a :
Dom(f) = R et Dom(g) = R+
Par ailleurs, on a :
f est donc surjective et on a Im(f) = R.
Par conséquent, on a :
Im(f) Ç Dom(g) = R Ç R+ = R+
Cette intersection est différente de l'ensemble vide.
(g o f) est définie par les données suivantes :
Sa source est R
Son but est R
Son domaine de définition est défini comme suit :
{x ; [x Î R] et [f(x) Î R+]} Û {x ; [x Î R] et [6x – 4 ³ 0]}
Par conséquent,
Théorie des Ensembles et Topologie - 22ème partie
Application
Soient deux ensembles finis quelconques E et F, tels que :
0 < p = card(E) ≤ card(F) = n
On admettra que le nombre des applications injectives de E dans F est égal à A(n , p).
Exercices
1-
On te donne A = {1, 5} et B = {a, e, i}.
Calcule le nombre des applications injectives de A dans B.
Définis par extension leurs graphes respectifs.
Solution
Soit N le nombre des applications injectives de A dans B.
On a:
N = A(3 , 2) = 3 ´ 2 = 6
Soient f, g, h, i, j, k ces 6 injections.
On a :
Gf = {(1,a) ; (5,e)}
Gg= {(1,e) ; (5,i)}
Gh = {(1,a) ; (5,i)}
Gi = {(5,a) ; (1,e)}
Gj = {(1,i) ; (5,a)}
Gk = {(1,i) ; (5,e)}
2-
On te donne l’ensemble E = {1, a, 3, d, 5}.
Calcule le nombre des arrangements, 2 à 2, des 5 éléments de E.
Calcule le nombre d’arrangements, 4 à 4, des 5 éléments de E.
Calcule le nombre des permutations de E.
Solution
Le nombre des arrangements, 2 à 2, des 5 éléments de E est :
A(5 , 2) = 5 ´ 4 = 20.
Le nombre des arrangements, 4 à 4, des 5 éléments de E est :
A(5 , 4) = 5 ´ 4 ´ 3 ´ 2 = 120.
Le nombre de permutations de E est :
5! = 5 ´ 4 ´ 3 ´ 2 ´ 1 = 120.
Combinaison
On donne un ensemble fini E de n éléments.
Soit un nombre entier naturel p tel que :
0 ≤ p ≤ n
On appelle
combinaison, p à p, des n
éléments de E
tout sous-ensemble
ou
partie
de E constitué de
p
éléments.
Ainsi, en calculant le nombre de toutes les combinaisons possibles d’un ensemble E fini, on trouve le cardinal de l’ensemble P(E) des parties de E.
Deux combinaisons, p à p, distinctes diffèrent par la nature des éléments qui les constituent : aucune considération d’ordre n’intervient.
On se propose de calculer le nombre des combinaisons, p à p, des n éléments de E.
Tout arrangement, p à p, des n éléments de E peut être considéré comme une permutation des p éléments d’une combinaison, p à p ; Par conséquent, si nous dressons la liste des toutes les permutations des éléments des diverses combinaisons, p à p, nous obtenons tous les arrangements, p à p.
En outre, deux arrangements de cette liste diffèrent :
- soit par la nature de leurs éléments, s’ils ont été obtenus à partir de deux combinaisons distinctes ;
- soit par l’ordre de leurs éléments, s’ils ont été obtenus à partir de la même combinaison.
Ainsi, chaque combinaison, p à p, a généré (p !) arrangements, p à p.
Le nombre, noté C(n , p), des combinaisons, p à p, des n éléments de E est donc égal à :
(Ici, le symbole « C(n, p) » se lit « nombre de combinaisons, p à p, de n éléments »)
Par ailleurs, on sait que :
Cas particuliers :
C(n , 0) = C(n , n) = 1
Propriétés
1-
Toute combinaison, p à p, des n éléments de E est une partie constituée de p éléments de E. La partie complémentaire de cette partie est une combinaison, (n – p) à (n – p), des n éléments de E.
Comme le cardinal de P(E) est un entier pair (cette propriété a été démontrée à l’exercice 2), il y a donc autant de combinaisons, p à p, que de combinaisons, (n – p) à (n – p), des n éléments de E.
On a donc :
C(n , p) = C[n , (n – p)]
2-
On fixe un élément a quelconque de E.
Les combinaisons, p à p, des n éléments de E peuvent se répartir en deux classes :
- L’une formée des combinaisons qui ne contiennent pas l’élément a : ce sont les combinaisons, p à p, des (n – 1) éléments autres que a
- L’autre formée des combinaisons qui contiennent a : on les obtient par adjonction de a à chacune des combinaisons, (p – 1) à (p – 1), des (n – 1) éléments autres que a.
Par conséquent, on obtient la relation suivante :
C(n , p) = C[(n – 1) , p] + C[(n – 1) , (p – 1)]